Les hiboux rejettent leurs pelotes. En les analysant, on peut y déceler, par exemple, des poils de rat, des plumes de merle, des morceaux de cuisses de grenouille, bref des restes de festins inavouables. Décomposés et mis bout à bout, ces résidus permettent surtout de reconstituer la biographie du rapace nocturne qui fascine tant ces insomniaques en mal de rêves auxquels s’identifie l’auteur. Or les textes que voici s'apparentent à de telles pelotes : il s'agit en effet d'échantillons, que l’auteur a baptisés tour à tour épreuves (Les pelotes d’un hibou), péchés de jeunesse (La dérive des sentiments), poèmes d’amour (Marie Solitude) et questions sans réponse (Après nous les enfants), sans oublier le bilan provisoire à l’occasion de son cinquantenaire. A la relecture, ces textes lui ont renvoyé une telle image de lui-même, qu’il a fini par y tenir comme à la prunelle de ses yeux.
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