Devoir de mémoire
Résistance fin 1943 Trieux (Meurthe et Moselle)
Par idéal ou par hasard des hommes, des femmes ont pris les armes pendant cette période de l'histoire. Fils d'immigrés, certains étaient issus de Trieux, Village minier du bassin de Briey. La mine pour la plupart était plus qu'un moyen de subsistance, c'était leur raison d'être. L'étang restera l'endroit mythique maître de la destinée de chacun, un lieu de communication, de rendez-vous et de stratégies. Ils étaient mineurs, instituteurs, médecins, cordonniers, prisonniers de guerre. Cette histoire naît d'une rencontre à l'étang entre un jeune de Trieux et trois prisonniers de guerre évadés, dans un secteur envahi d'allemands. Il se confie à son ancien d'instituteur, ancien poilu de la guerre 14-18, chef d'un réseau de résistance qui l'intègrera dans son groupe. Ce groupe est dirigé par un Médecin. Cette petite organisation se composera au départ, de différents acteurs, un groupe de mineurs de nationalité italienne, trois prisonniers de guerre, trois jeunes de Trieux.
La première opération de déstabilisation contre l'état-major allemand de la Moselle aboutira. Le groupe sera dénoncé par une postière, Hélène, membre de l’organisation. Cette femme sera exécutée par ses propres amis. Mais quel cas de conscience.
Cette dernière par le passé avait fréquenté un Thionvillois, elle attendait un enfant de cet homme. Après avoir éconduit son fiancé, elle avait avorté. Hélène s'était mariée par la suite, de cette union était né un enfant. Son mari décédera pendant la grande guerre. Son ancien fiancé intégrera la milice et s'imposera par chantage auprès de la résistante sous peine de dénoncer son avortement.
Trieux restera la base arrière du réseau. Nos acteurs devront se déplacer en Meuse, ou ils s'emploieront à déstabiliser les transports et les déplacements allemands. Certains rejoindront la colonne du colonel Fabien à Paris. Ils évolueront avec un matériel vétuste, obsolète et des moyens de subsistance insuffisants Un retour dans le bassin minier pour le libérer avec la 3ème armée américaine sera difficile. L'intégration dans la 1ère armée du Général De Lattre De Tassigny après le débarquement de Provence, sera une épreuve. Le front d'Alsace restera l'enfer avec la poche de Colmar. Étienne, Bébert, Victor et Pierre vivront l'apocalypse du terrain. Étienne, ce guerrier hors du commun mourra et sera enterré dans l'anonymat.
Victor blessé sera hospitalisé dans un hôpital Parisien avec un accueil plus que déplorable, à la limite du drame. La fin de la guerre verra sa démobilisation assujettie à une invalidité de guerre. Lors de leur démobilisation l'armée considèrera Victor, Bébert et Pierre comme des pestifères, pour leur adhésion à un maquis communiste. Que restera-t-il de la guerre pour ces Hommes? Une amitié et un respect inaltérable, confortés par cette solidarité minière. Ces jeunes étaient souvent traités de ritals, de polacs, de prolétaires ou de communistes. Pour leurs enfants, ils auront bravé les interdits pour nous ouvrir un monde meilleur. L’exemple des poilus de la Grande Guerre, et le sens du devoir transpirait en eux. D'autres prendront le pas sur cette notion du devoir avec les campagnes d'Indochine et d'Algérie.
Mais l'esprit minier, favorisera une autre forme de résistance, avec une puissance syndicale qui s'employait à favoriser les évolutions sociales. Empêcher la mine de disparaître. Le puits fermera malheureusement ses portes.
Les mineurs capituleront par obligation. La mine, l'étang et ces hommes disparaîtront avec leurs secrets, leurs peines et leurs joies.
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